Pour diagnostiquer le SIBO avec précision, plusieurs méthodes existent, les plus courantes étant les tests respiratoires. Cet article explore les différentes méthodes de diagnostic du SIBO, avec un focus particulier sur les tests respiratoires et leurs alternatives.
Le test respiratoire : la méthode de référence pour diagnostiquer le SIBO
Le SIBO est souvent sous-diagnostiqué car ses symptômes peuvent être confondus avec d’autres troubles gastro-intestinaux, comme le syndrome du côlon irritable (SCI).
Comment fonctionnent le tests respiratoires ?
Le test respiratoire est actuellement la méthode la plus utilisée pour diagnostiquer le SIBO, en raison de sa nature non invasive et relativement simple. Il mesure la production de gaz tels que l’hydrogène, le méthane et parfois le sulfure d’hydrogène dans l’air expiré, après ingestion d’une solution sucrée, généralement du glucose ou du lactulose.
Pourquoi mesurer le SIBO à Hydrogène et le SIBO à Méthane ?
Les bactéries présentes dans l’intestin produisent des gaz lorsque celles-ci fermentent des glucides non digérés. Ces gaz (hydrogène et méthane) sont ensuite absorbés dans le sang, transportés jusqu’aux poumons, et expirés lors de la respiration. En mesurant la concentration de ces gaz dans l’haleine à intervalles réguliers après l’ingestion du glucose ou du lactulose, on peut déterminer si une surcroissance bactérienne est présente dans l’intestin grêle.
- Hydrogène : Ce gaz est produit par la fermentation bactérienne de glucides non digérés. Une augmentation rapide de l’hydrogène après ingestion de glucose ou de lactulose suggère la présence de SIBO.
- Méthane : Produit par un type spécifique de micro-organismes appelés archaea méthanogènes. Le SIBO à méthane est souvent associé à la constipation plutôt qu’à la diarrhée.
- Sulfure d’Hydrogène : Bien que plus rare, le SIBO à sulfure d’hydrogène est en cours d’étude. Il est associé à des symptômes particuliers comme des selles nauséabondes et des douleurs abdominales plus intenses.
Les 4 étapes du test respiratoire du SIBO
- Préparation : Avant le test, le patient doit suivre un régime alimentaire spécifique pendant 12 à 24 heures pour éviter les aliments qui pourraient fausser les résultats. Ce régime est généralement pauvre en fibres fermentescibles.
- Ingestion de la Solution : Le patient ingère une petite quantité de glucose ou de lactulose.
- Mesure des Gaz Expirés : Toutes les 15 à 20 minutes pendant 2 à 3 heures, le patient souffle dans un tube pour mesurer les concentrations d’hydrogène et de méthane.
- Interprétation des Résultats : Une augmentation des niveaux d’hydrogène ou de méthane dans les premières 90 minutes après ingestion de la solution peut indiquer un SIBO.
Les avantages et inconvénients du test respiratoire
Avantages :
- Non-invasif : Aucun prélèvement sanguin ni biopsie n’est nécessaire.
- Relativement simple et abordable : La procédure peut être effectuée dans de nombreuses cliniques spécialisées.
- Capacité à différencier les types de SIBO : La mesure de plusieurs gaz permet d’identifier différents types de SIBO (hydrogène, méthane, sulfure d’hydrogène).
Inconvénients :
- Sensibilité et spécificité variables : Les tests respiratoires ne sont pas toujours précis à 100 % et peuvent donner des faux positifs ou négatifs.
- Inconfort : Certains patients peuvent ressentir des symptômes digestifs pendant le test en raison de la fermentation du sucre ingéré.
- Diagnostic limité à l’intestin grêle : Le test ne peut pas détecter de surcroissance bactérienne dans d’autres parties de l’intestin.
Les autres méthodes de diagnostic du SIBO
Bien que les tests respiratoires soient la méthode la plus courante pour diagnostiquer le SIBO, il existe d’autres techniques utilisées par les professionnels de santé pour confirmer ce diagnostic.
1. La biopsie de l’intestin grêle
La biopsie de l’intestin grêle est considérée comme la méthode de diagnostic la plus précise pour détecter le SIBO. Elle consiste à prélever un échantillon de tissu de l’intestin grêle et à le cultiver en laboratoire pour identifier la présence excessive de bactéries.
Avantages :
- Diagnostic précis : La biopsie permet de mesurer directement la concentration bactérienne dans l’intestin.
- Identification des Types de Bactéries : Elle peut aider à identifier précisément quelles bactéries sont en excès.
Inconvénients :
- Méthode invasive : Nécessite une endoscopie, ce qui peut être inconfortable pour le patient et comporte des risques.
- Coût élevé : La biopsie est coûteuse et nécessite un équipement médical spécialisé.
- Peu utilisée : En raison de son caractère invasif, elle est rarement pratiquée et réservée aux cas complexes.
2. la culture de liquide de l’intestin grêle
Cette méthode consiste à prélever un échantillon de liquide de l’intestin grêle à l’aide d’une sonde et à le cultiver en laboratoire pour détecter une prolifération bactérienne. Si le nombre de bactéries dépasse 10^5 unités formant colonie par millilitre, cela indique un SIBO.
Avantages :
- Précision relative : Permet de quantifier le nombre exact de bactéries présentes dans l’intestin grêle.
Inconvénients :
- Invasif : Nécessite l’utilisation d’une sonde pour collecter le liquide.
- Accessibilité limitée : Cette méthode n’est pas disponible dans toutes les cliniques et laboratoires.
- Faux négatifs possibles : La distribution inégale des bactéries dans l’intestin peut donner des résultats trompeurs.
3. Test d’Absorption de Graisses
Ce test est utilisé pour évaluer l’absorption des graisses par l’intestin. En cas de SIBO, la prolifération bactérienne peut entraîner une mauvaise absorption des graisses, ce qui peut être détecté dans les selles du patient.
Avantages :
- Indication indirecte du SIBO : Peut suggérer une malabsorption des graisses causée par le SIBO.
Inconvénients :
- Peu spécifique : Ce test ne détecte pas directement le SIBO mais plutôt ses conséquences sur l’absorption des graisses.
Le diagnostic différentiel : distinguer le SIBO d’autres troubles Gastro-Intestinaux
Le SIBO partage de nombreux symptômes avec d’autres troubles gastro-intestinaux tels que le syndrome du côlon irritable (SCI), la maladie cœliaque, et la malabsorption du fructose. Par conséquent, il est essentiel pour les cliniciens de différencier le SIBO de ces autres conditions. Un diagnostic erroné peut entraîner des traitements inappropriés et prolonger les symptômes du patient.
Le syndrome du Côlon Irritable (SCI) vs. SIBO
Le SCI et le SIBO partagent des symptômes tels que les ballonnements, les douleurs abdominales et les altérations du transit intestinal. Cependant, les traitements du SCI, qui se concentrent souvent sur la gestion des symptômes avec des modifications alimentaires et des médicaments, diffèrent des traitements spécifiques du SIBO (antibiotiques ciblés). Les tests respiratoires peuvent aider à différencier ces deux conditions en détectant la présence de gaz caractéristiques du SIBO.
Les intolérances alimentaires vs. SIBO
Les intolérances alimentaires, telles que l’intolérance au lactose ou au fructose, peuvent également causer des symptômes similaires au SIBO. Les tests d’intolérance alimentaire peuvent être utilisés pour distinguer ces conditions, tandis que les tests respiratoires peuvent confirmer ou exclure la présence de SIBO.
L’importance de diagnostiquer le SIBO
Le diagnostic précis du SIBO repose principalement sur les tests respiratoires, qui constituent une méthode non invasive, accessible et relativement fiable. Cependant, il est important de comprendre que d’autres méthodes de diagnostic, telles que les biopsies ou la culture de liquide intestinal, peuvent être utilisées dans des cas plus complexes. Il est essentiel pour les professionnels de santé de tenir compte du tableau clinique complet du patient et de réaliser des diagnostics différentiels afin de distinguer le SIBO d’autres troubles gastro-intestinaux. Une fois diagnostiqué correctement, le SIBO peut être traité efficacement, soulageant ainsi les patients de leurs symptômes chroniques.
