La rifaximine est un antibiotique non absorbé couramment utilisé dans le traitement du SIBO (Small Intestinal Bacterial Overgrowth, ou prolifération bactérienne de l’intestin grêle).
Reconnue pour son action ciblée sur le système digestif et sa bonne tolérance, elle est aujourd’hui l’un des traitements de référence dans la prise en charge du SIBO, notamment lorsqu’il s’agit d’une forme à hydrogène.
Dans cet article, nous faisons le point sur le fonctionnement de la rifaximine, son efficacité cliniquement établie, les effets secondaires potentiels, les précautions à prendre, et comment maximiser ses chances de réussite.
Qu’est-ce que la rifaximine ?
La rifaximine est un antibiotique semi-synthétique dérivé de la rifamycine, appartenant à la famille des rifamycines.
Elle a la particularité d’avoir une biodisponibilité systémique quasi nulle. Cela signifie qu’elle n’est quasiment pas absorbée par l’organisme et agit localement dans la sphère intestinale, là où le SIBO se développe.
La rifaximine agit en bloquant l’enzyme ARN polymérase bactérienne, inhibant ainsi la transcription de l’ADN bactérien et la synthèse des protéines, ce qui empêche les bactéries de se multiplier. Sa faible absorption en fait un traitement de choix pour cibler uniquement le microbiote intestinal pathogène sans perturber l’ensemble du corps.
Comment fonctionne la rifaximine dans le cadre du SIBO ?
Le SIBO est une condition dans laquelle des bactéries normalement présentes en grand nombre dans le côlon remontent et prolifèrent dans l’intestin grêle.
La rifaximine agit localement dans l’intestin grêle pour réduire cette surpopulation bactérienne. Elle cible en particulier les bactéries productrices d’hydrogène, impliquées dans les formes les plus fréquentes de SIBO.
Elle a également un effet partiel sur certaines archées productrices de méthane, mais doit alors être combinée à un autre traitement (souvent la néomycine).
6 propriétés clés de la rifaximine :
Action ciblée, presque exclusivement dans l’intestin
Éliminée majoritairement par les selles
Spectre large sur bactéries aérobies et anaérobies, Gram-positives et Gram-négatives
Très faible passage dans la circulation sanguine
Risque réduit de perturbation du microbiote global
Peu de développement de résistance bactérienne en usage court et contrôlé
Quelle est l’efficacité de la Rifaximine contre le SIBO ?
Plusieurs études cliniques ont démontré l’efficacité de la rifaximine dans le traitement du SIBO, notamment :
Une réduction significative des symptômes digestifs (douleurs, ballonnements, gaz, transit)
Une amélioration de la qualité de vie chez les patients atteints de SIBO
Une normalisation du test respiratoire dans 40 à 75 % des cas après une seule cure
Un traitement est souvent efficace dès la première cure, mais certains patients nécessitent des cures répétées ou un protocole combiné (avec néomycine, allicine, berberine, etc.).
L’efficacité dépend fortement de plusieurs facteurs :
La gravité du SIBO
La cause sous-jacente (hypochlorhydrie, troubles de la motilité, adhérences, etc.)
Le régime alimentaire suivi pendant et après le traitement
L’association éventuelle avec d’autres traitements (antimicrobiens naturels ou probiotiques spécifiques)
Prise de rifaximine : 6 indications principales
La rifaximine est indiquée dans les cas suivants :
SIBO à hydrogène, confirmé par test respiratoire
SIBO mixte, en association avec la néomycine
Syndrome de l’intestin irritable (SII) avec dominance de ballonnements
SIBO récurrent, lorsqu’il y a rechute après un traitement antérieur
Préparation avant traitement complémentaire (ex : traitement des causes, réensemencement du microbiote, soutien de la motilité)
Posologie recommandée pour la prise de Rifaximine
La posologie courante aux États-Unis est :
550 mg, 3 fois par jour pendant 10 à 14 jours
En France, selon les disponibilités du médicament (Tixtar, Zaxine ou équivalent), on retrouve souvent :
400 mg, 2 à 3 fois par jour pendant 10 jours
Il est essentiel de respecter la posologie prescrite et de ne jamais prolonger une cure de manière autonome, au risque de sélectionner des bactéries résistantes.
Effets secondaires de la Rifaximine : à quoi s’attendre ?
La rifaximine est globalement bien tolérée. Son action locale limite les effets indésirables systémiques. Toutefois, des effets secondaires peuvent apparaître.
Les troubles fréquents mais bénins :
Nausées légères
Ballonnements ou modification temporaire du transit
Fatigue modérée
Sensation de malaise digestif passager
Les effets moins fréquents :
Céphalées
Éruptions cutanées
Réactions allergiques (rares)
Mycose vaginale ou candidose (par déséquilibre du microbiote)
Les effets secondaires très rares mais à surveiller :
Colite pseudomembraneuse (signalée mais extrêmement peu fréquente)
Réactions d’intolérance croisées avec d’autres rifamycines
En cas de doute ou de réaction anormale, il est impératif de consulter le médecin prescripteur.
Ce que la rifaximine ne fait pas
Elle ne guérit pas définitivement le SIBO si la cause sous-jacente persiste.
Elle ne réensemence pas le microbiote sain (rôle des probiotiques ou des fibres prébiotiques après traitement).
Elle ne remplace pas une prise en charge globale (alimentation, stress, mobilité digestive, etc.)
5 stratégies pour éviter les rechutes après traitement à la Rifaximine
La rifaximine peut être très efficace, mais de nombreuses personnes rechutent faute d’une prise en charge globale. Voici les piliers à intégrer :
Corriger les causes favorisant le SIBO : hypochlorhydrie, ralentissement du transit, stress chronique, adhérences post-opératoires, hypothyroïdie…
Soutenir la motilité intestinale : prokinétiques naturels ou médicamenteux (gingembre, low-dose naltrexone, prucalopride…)
Adapter l’alimentation : éviter la sur-fermentation, diète pauvre en FODMAPs ou spécifique SIBO (à court terme)
Réensemencer le microbiote après traitement : probiotiques spécifiques, fibres solubles, polyphénols
Renforcer la barrière intestinale : glutamine, zinc carnosine, mucilages…
La prise de Rifaximine pour traiter le SIBO
La rifaximine est un antibiotique localisé extrêmement utile dans le traitement du SIBO, particulièrement dans sa forme à hydrogène. Son action ciblée, son bon profil de tolérance et ses résultats encourageants en font une solution thérapeutique de premier plan.
Toutefois, elle doit être intégrée dans une approche fonctionnelle et globale, qui tienne compte du terrain de chaque personne, des causes sous-jacentes, et du mode de vie.
Un traitement bien conduit, accompagné d’un soutien digestif et nutritionnel adapté, peut permettre de sortir durablement de l’enfer du SIBO.
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