La bonne digestion commence par un estomac suffisamment acide. Pourtant, beaucoup souffrent d’un manque d’acidité gastrique, aussi appelé hypochlorhydrie, sans même le savoir. Ballonnements, gaz, fatigue, carences : et si ce que vous pensiez être un excès d’acidité était en réalité… l’inverse ?
Dans cet article complet, on vous explique :
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le rôle de l’acidité dans la digestion,
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comment repérer un manque d’acidité,
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les conséquences possibles,
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les tests pour en avoir le cœur net,
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et des solutions naturelles pour y remédier.
À quoi sert l’acidité dans l’estomac ?
L’acidité gastrique (le fameux acide chlorhydrique ou HCl) remplit plusieurs fonctions essentielles :
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Activer les enzymes digestives, notamment la pepsine, qui dégrade les protéines.
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Stériliser le bol alimentaire : l’acide détruit une grande partie des bactéries pathogènes ingérées.
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Favoriser l’absorption de certains nutriments : notamment la vitamine B12, le fer, le zinc, le calcium et le magnésium.
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Stimuler le bon fonctionnement de la suite de la digestion (sécrétion de bile, enzymes pancréatiques, vidange gastrique…).
Un estomac trop peu acide perturbe donc l’ensemble du système digestif…
Pourquoi manquerait-on d’acidité ?
Plusieurs causes peuvent entraîner une hypochlorhydrie :
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Stress chronique (qui ralentit les sécrétions digestives)
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Âge avancé (production d’HCl en baisse avec les années)
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Infection par Helicobacter pylori
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Utilisation chronique d’IPP ou d’antiacides
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Carence en zinc ou vitamine B1
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Alimentation pauvre en protéines
Et chez certaines personnes, la faible acidité est constitutionnelle ou liée à une inflammation chronique (gastrite atrophique).
9 symptômes fréquents d’un manque d’acidité
Un estomac trop peu acide peut entraîner :
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Ballonnements après les repas
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Digestion lente, sensation de lourdeur
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Gaz, éructations
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Remontées acides (oui, le manque d’acidité peut en être la cause !)
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Carences (fer, B12, zinc…)
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Présence de nourriture non digérée dans les selles
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Intolérances alimentaires croissantes
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SIBO récidivant
Si vous vous reconnaissez dans plusieurs de ces signes, cela vaut le coup de creuser.
Comment savoir si on manque d’acidité dans l’estomac ? (Méthodes de diagnostic)
Il existe plusieurs approches, plus ou moins précises, pour évaluer l’acidité gastrique :
1. La pH-métrie gastrique (examen médical)
C’est l’examen de référence pour mesurer directement le pH dans l’estomac. Réalisé par un gastro-entérologue, il consiste à introduire une fine sonde équipée d’un capteur de pH par le nez ou la bouche, jusqu’à l’estomac.
Une valeur normale se situe entre 1 et 3. Un pH supérieur à 4 suggère une hypochlorhydrie (manque d’acidité) ; supérieur à 6, on parle d’achlorhydrie (absence d’acidité). C’est un test fiable mais rarement proposé d’emblée, car invasif et coûteux.
2. Le test à la bétaïne HCl (test maison encadré)
Ce test consiste à prendre une capsule de bétaïne HCl (acide chlorhydrique) pendant un repas riche en protéines. Si vous ressentez une sensation de brûlure, cela peut indiquer que vous n’êtes pas en manque d’acidité (pH déjà suffisamment bas).
Si vous ne ressentez rien, vous pouvez augmenter la dose progressivement à chaque repas jusqu’à ressentir une légère chaleur ou brûlure (à ce moment, on redescend d’une capsule à la dose précédente, dite « dose seuil »).
Ce test ne convient pas à tout le monde. Il est contre-indiqué si vous avez des ulcères, une gastrite active ou prenez des IPP (inhibiteurs de pompe à protons). Mieux vaut être accompagné par un professionnel de santé fonctionnelle.
3. Les signes cliniques (moins spécifiques)
Comme déjà mentionné, de nombreux symptômes peuvent faire suspecter une hypochlorhydrie : ballonnements après repas, éructations, digestion lente, selles molles, intolérances alimentaires, carences (fer, B12, zinc…), SIBO récidivant, etc.
Ces signes orientent mais ne suffisent pas à poser un diagnostic sans test.
Quelles conséquences si on ne fait rien ?
Un manque d’acidité, s’il n’est pas corrigé, peut entraîner :
Mauvaise digestion des protéines
Prolifération bactérienne (SIBO, H. pylori…)
Carences chroniques
Fatigue et troubles cognitifs
Inflammation intestinale
Perturbation de la flore intestinale
C’est donc bien plus qu’un simple « inconfort digestif ».
Comment restaurer naturellement l’acidité gastrique ?
Voici plusieurs leviers naturels pour stimuler l’acidité dans l’estomac :
1. Adoptez une alimentation adaptée
Mangez lentement, dans un environnement calme
Mâchez longuement les aliments
Intégrez des protéines à chaque repas (viande, poisson, œufs…)
Évitez de boire trop d’eau pendant les repas (cela dilue les sucs digestifs)
2. Stimulez vos sucs digestifs avant le repas
Prenez 1 cuillère à café de vinaigre de cidre dans un peu d’eau 5 à 10 minutes avant le repas
Ou encore mieux : jus de citron pressé + pincée de sel dans de l’eau tiède
3. Testez (et ajustez) la bétaïne HCl
Si un professionnel vous y autorise, vous pouvez faire le test mentionné plus haut pour trouver votre dose seuil. Certaines formules incluent aussi de la pepsine, ce qui est encore mieux pour digérer les protéines.
4. Corrigez les carences associées
Une supplémentation en zinc, vitamine B1, chlorure de potassium, magnésium ou B12 peut être nécessaire. Une prise de sang peut aider à objectiver les besoins.
5. Gérez le stress chronique
La digestion commence dans le cerveau. Si vous êtes constamment stressé(e), votre système nerveux reste en mode « fuite », ce qui inhibe la production d’acidité. Respiration, cohérence cardiaque, pauses au calme : tout est bon à prendre.
Agir pour restaurer l’acidité dans l’estomac et sauver sa digestion
Le manque d’acidité gastrique est largement sous-estimé dans les troubles digestifs. Mal diagnostiqué, il entraîne une cascade de problèmes, souvent attribués à autre chose (excès d’acide, intolérances alimentaires, fatigue chronique…).
Heureusement, des solutions naturelles existent pour restaurer un bon pH et relancer le système digestif. Une étape clé si vous souffrez de ballonnements chroniques, de SIBO, de carences ou de mauvaise digestion.

